De nos jours, le travail à distance ou télétravail prend beaucoup de l’ampleur. Cette forme d’organisation présente en effet des avantages tant pour l’employeur que pour l’employé. L’entreprise, elle réduit certaines charges notamment le transport et permet donc de réaliser des économies d’espace et d’avoir plus de flexibilité. Les salariés, quant à eux, jouissent d’un meilleur équilibre de vie personnelle/vie professionnelle, sont plus autonomes et ne sont plus exposés au stress et à la fatigue liés au déplacement. Cependant, c’est plutôt ce dernier qui est le plus exposé aux risques que peut engendrer un tel mode de vie.
Comment y remédier ? C’est ce que nous allons découvrir à travers cet article.
Rappel des risques engendrés par le télétravail à domicile pour l’employé
- Les problèmes psychosociaux : le télétravailleur est amené à se débrouiller seul pour exécuter ses tâches. Le risque d’isolement social est donc élevé. Le manque de contact humain peut se sentir lorsque l’on est habitué à être cloisonné. À défaut d’organisation et de reprise en main, des symptômes de burn-out s’installeront peu à peu. Et la vie personnelle sera mise de côté, car le salarié n’arrivera plus à se fixer des limites dans ses activités professionnelles. Pour l’employé n’ayant pas de contact direct avec son supérieur hiérarchique, il y a aussi le stress lié à la peur de ne pas atteindre les objectifs. Par contre, le salarié trop surveillé éprouvera un mal-être.
- La sensation d’isolement professionnel : ce risque du travailleur isolé est accru dans le cas d’un détachement total comme le travail en remote. Lorsque le salarié-cadre travaille seul à domicile pendant trop longtemps, il aura tendance à se surcharger et se sentira écarté de ses collaborateurs et de la société.
- Les inconvénients physiques : rester trop longtemps sur un poste mal adapté peut engendrer des problèmes oculaires (fatigue visuelle, œil sec). Même au sein de son domicile, le travailleur pourra être en contact de facteurs nocifs qui nuisent à sa santé (bruit, humidité, chaleur, absence de lumière, manque d’espace, présence de matériaux dangereux…)
Conseils pour éviter de se surcharger en télétravail
- Savoir s’organiser :
- Se fixer des horaires réguliers comme si l’on était au bureau. Commencer et finir son travail à des heures constantes tout en prévoyant une pause déjeuner.
- Se permettre des pauses habituelles pour se libérer d’une posture assise trop longtemps et délasser ses yeux (5 min toutes les heures suffit).
- Planifier et anticiper les charges de travail durant la semaine assure l’organisation du travail selon les priorités et le temps nécessaire. En d’autres termes, il faut savoir gérer les priorités. En discuter avec son encadrant peut très bien aider.
- Communiquer si possible à travers l’outil informatique fait savoir que l’on est encore occupé ou par exemple que l’on travaille sur un exposé qui demande beaucoup de concentration. L’on peut aussi renseigner que l’on est absent durant les pauses ou disponible si l’on peut être contacté et vice-versa contacter les autres collaborateurs.
- Se servir de tous les outils de communication comme les mails, les tchats, le partage de documents sur Google, la visioconférence, les outils de travail collaboratif (Trello, Dropbox, Skype…). Partager aussi son agenda permet de renseigner son encadrant sur ses avancées et lui donne la faculté de planifier les mises au point liées au métier.
- Rester en contact avec toute l’équipe en organisant des visioconférences ou des réunions téléphoniques avec les collègues ou encore des points réguliers avec son manager.
- Bien s’installer pour ne pas être dérangé : il faut s’imposer des règles de vie. Par exemple, il ne faut pas ménager les membres de sa famille ou son colocataire en les informant de respecter vos heures de travail. Le but est de réunir toute la concentration nécessaire pour accomplir son travail, même en étant à la maison et donc éviter les bruits et tous autres facteurs perturbants autant que se faire se peut. Si possible, il vaut mieux aménager un coin ou une pièce pour en faire un bureau.
- Bien aménager son poste de travail : de sorte à diminuer voire même éviter les risques de troubles musculo-squelettiques engendrés par le travail sur écran. En effet, les postures statiques prolongées et des gestes répétitifs engendrent comme on vient de le citer plus haut des fatigues visuelles, des malaises au bas du dos et même le stress. Pour y remédier, il faut utiliser un écran mat avec une visualisation des caractères sur fond clair. L’écran doit se trouver à la hauteur des fenêtres et le bord du clavier 10 à 15 cm de la table de travail. En utilisant le clavier, il faut alterner les postures et la phase de posture et celle de non-appui des poignets. Il faut placer la souris tout près du clavier. Et il ne faut pas oublier de faire des pauses régulières si le travail est intensif. À la constatation d’un risque d’électricité par exemple, le salarié peut tout de suite demander une visite d’inspection.
Solliciter un détachement partiel au niveau des cadres et de l’entreprise
Lorsque l’on est amené à travailler à distance, il est commun de rencontrer des managers qui nous harcèlent et qui exigent même d’être connecté à des heures impossibles. Voici donc quelques habitudes professionnelles à adopter pour éviter ce genre de situation pénible :
- Proposer un suivi des activités en fonction de ses habitudes : en travaillant à domicile, l’employé doit concilier vie personnelle/vie professionnelle. Il peut donc proposer à son employeur des horaires de travail qui s’adaptent à son quotidien et qu’il s’engagera par la suite à respecter. De cette façon, il est en mesure de suggérer les heures de mise au point ou de visioconférence à son manager direct en fonction de ses préférences.
- Revendiquer un droit à la déconnexion : le manager direct du salarié doit adapter les objectifs de l’entreprise avec les conditions de travail particulières du salarié en télétravail. Il assure donc un suivi des activités de l’employé en fonction des habitudes quotidiennes de ce dernier. En réalité, un accord qui peut très bien être verbal ou écrit doit être établi à l’avance pour définir les modalités de travail et les horaires entre l’employeur et l’employé en télétravail. Le salarié est donc en droit de revendiquer un droit à la déconnexion si son supérieur outrepasse ses droits en lui imposant de se mettre au travail à des heures qui n’ont pas été convenues à l’avance.
- Définir à l’avance les rencontres virtuelles collectives : permet à l’employé en télétravail de mieux gérer ses activités professionnelles. Il peut suggérer à l’entreprise d’organiser ces rencontres virtuelles collectives bien à l’avance.
Le télétravail profite très bien à l’employeur qu’à l’employé dans la mesure où les deux parties arrivent à s’arranger sur les horaires, les organisations des tâches. La communication ne doit pas être coupée bien que l’employé se trouve dans le système du travail en remote. D’ailleurs, la loi prévoit un regroupement annuel de l’ensemble des télétravailleurs pour lutter contre l’isolement et faire le point. Le salarié en télétravail ne doit pas être désavantagé ou avantagé par rapport à ses collègues de bureau. L’employeur doit garder un système de management qui favorise ce cadre. Il doit être en connaissance de cause des risques que cela peut lui engendrer et faire tout son possible pour que cela n’arrive jamais. De son côté, le télétravailleur se doit de renseigner son supérieur de ses avancées et surtout de ses contraintes pour mieux gérer son activité.