Elle a dix ans. Le pavillon de banlieue dans lequel elle vit comporte quatre chambres : celle de ses parents, celle de son petit frère Gilles, la sienne et… la chambre des cadavres, comme elle l’appelle. Chasseur de gros gibier, son père aime conserver ses trophées empaillés dans une pièce. Quand il ne chasse pas, il picole ou bat sa femme. Leur mère est soumise, inexistante.
Pour s’échapper de ce quotidien sordide, son petit frère et elle rendent visite à la voisine Mona ou partent jouer dans la casse voisine, parmi les carcasses de voitures. Les deux enfants sont inséparables. Jusqu’au jour où un accident vient tout bouleverser. Gilles s’enferme dans le mutisme et s’éloigne progressivement de sa sœur. Il commence à se montrer aussi cruel et sadique que son père, dont il devient le complice.
Impuissante face à cette transformation, elle n’aspire qu’à retrouver le Gilles d’avant. C’est pourquoi elle se donne pour mission de lui rendre sa joie de vivre et de le ramener dans « la vraie vie ».
Un roman coup de poing qui fait le tour du monde
Avec son premier roman, on peut dire qu’Adeline Dieudonné a tapé fort. En effet, généralement décrit comme un « livre coup de poing », La Vraie Vie est rapidement devenu le phénomène de la rentrée littéraire 2018. Avec un style abrupt et dynamique, la romancière belge de 37 ans retrace cinq années de l’existence de son héroïne, dont on ne connaîtra jamais le prénom. L’univers est sombre, glauque, mais la plume est drôle et poétique. Drame social avec un petit côté science-fiction qui n’est pas sans rappeler Stephen King, La Vraie Vie est un roman dur, mais qui laisse une trace indélébile. Multiprimé, il a depuis lors été traduit dans plus d’une vingtaine de langues et vient de paraître en poche. Une véritable consécration pour les éditions de l’Iconoclaste, petite maison d’édition indépendante qui peut se vanter d’avoir eu le nez très fin sur ce coup-là.